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Société Sport

Sam Jlassia, l’artisan de la réussite

Boxeur, entraîneur de champions de boxe et ex-responsable des ventes, Sam Jlassia multiplie les casquettes à 29 ans. De passage dans ses locaux station Blanche (IXe arrondissement), l’enfant de Pantin partage ses techniques de préparation mentale dans une association pour lycéens. Il lance dans la foulée Mental de Titans, pour appliquer ses méthodes en entreprise.

 

« J‘étais jamais le plus fort, ni le plus costaud, mais le plus déterminé. » Sans langue de bois, passionné, le mot juste, ses phrases sonnent comme des slogans. On devine vite pourquoi Sam Jlassia adore la boxe. Que ce soit sur les rings ou à l’entraînement, l’esprit de ce sport se reflète dans sa façon de penser : « Là où on voit un combat de boxe, je vois une partie d’échecs. Si tu mets un coup, il se passe quoi dans la tête de l’autre ? » L’entraîneur de boxe se définit comme un stratège. Cela dit, il tient à rassurer en plaisantant : « Enfin dans mes actes, pas dans les relations humaines ! »

Écarté des rings de boxe après une luxation du genou, Sam se passionne pour la compétition comme entraîneur. Il gravit les échelons jusqu’à accompagner des boxeurs vers le titre de champion de France. « Ça donne des étoiles dans les yeux, ce sont des belles réalisations…mais ça ne fait pas ma fierté » concède-t-il, lucide.

Pour preuve, Sam révèle les noms de ses anciens athlètes avec une certaine pudeur. « J’ai une satisfaction bien plus grande quand je vais accompagner un boxeur qui a très peu confiance en lui, et de le voir un an plus tard, sur le ring, lever le bras et mettre des K.O. » A en voir son sourire, sa plus belle récompense n’est pas un trophée, mais le compliment d’un boxeur après une compétition : « Sam, t’es un artisan de la réussite ». Au point d’en faire un credo dans ses activités professionnelles.

A 29 ans, « l‘homme de l’ombre » pousse ses clients de Mental de titans à donner le meilleur. Son entreprise s’adresse aux cadres ou chefs d’entreprises cherchant à améliorer leurs résultats. Ni conseiller financier, ni motivateur, Sam se concentre sur l’écoute et l’amélioration de l’état d’esprit de ses clients dans ce milieu compétitif. Ensemble, ils réfléchissent à la stratégie gagnante.

Le monde des affaires est familier à Sam Jlassia. Diplômé, il devient assez vite responsable des ventes dans l’automobile. « J’ai très vite gravi les échelons […], j’ai signé des gros contrats et géré un portefeuille à 80 millions d’euros. C’est une somme inimaginable ! », s’étonne-t-il, à peine surpris par le montant du chèque. Pour le Pantinois d’origine, boxe ou négociation, c’est le même combat. Surtout au niveau mental.

Partager et échanger pour trouver sa voie

Autre point commun avec sa vision de la boxe : son désintérêt pour les titres. Sam ne s’épanouit pas dans la quête des gros contrats. Il garde l’impression que sa carrière professionnelle était toute tracée pour lui, sans réfléchir en route. « Selon certains standards, j’étais en train de réussir. […] La vérité, c’est que je me faisais chier. » remarque-t-il, comme une évidence. Après la signature du contrat à 80 millions d’euros, il quitte le milieu des affaires et choisit d’accompagner les personnes remettant en question leurs choix de carrière.

Sa reconversion commence là où il s’est remis en question pour la première fois : au lycée, à Pantin. Quitte à transmettre sa méthode de préparation mentale hors des salles de boxe, autant donner ses clés de réussite à l’époque charnière du lycée. « J’étais dans le style fouteur de merde » lâche-t-il en comptant ses centaines d’heures d’absence en terminale. Cette époque lui a permis de se remettre en question. Pour les pousser à adopter un état d’esprit taillé pour réussir leurs études, il se base sur deux méthodes : partager et échanger. « On leur donne des clés que j’avais pas à leur âge. C’est du caviar ! »

Ces « clés », ce sont des accompagnements et des dialogues. Avant de concrétiser ces échanges par des actions au quotidien. Chaque rencontre avec Sam offre une remise en question des objectifs de vie. L’entraîneur de boxe donne aux lycéens l’envie de partager leur état d’esprit positif. « Des gens sont rassasiés très vite, et d’autres comme moi ont la dalle. […] A partir du moment où tu t’assieds, c’est fini pour toi. » Cela explique ses nuits courtes, et son implication sans faille dans divers projets.

Sam propose en parallèle de Mental de titans des cours de boxe pour les femmes victimes de violences, en entreprise, et reste coach dans son ancien lycée. Toujours avec la même humilité : « Je n’ai pas la prétention de dire que je suis un modèle de réussite. Si quelqu’un pense comme ça…c’est à ses risques et périls ! »

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