Il ne leur reste plus que trois semaines pour convaincre. Europe Écologie Les Verts (EELV) peaufine sa stratégie en vue des municipales. Et pour transformer l’essai des européennes, le mouvement mise sur l’alliance du social et de l’écologie. Alice Timsit est quatrième sur la liste EELV dans le XIXe arrondissement de la capitale. Elle revient sur les enjeux soulevés dans cette campagne.
Sur la 2 a contacté chacune les neuf listes enregistrées dans l’arrondissement pour la rédaction de cet article, mais seule une a pu répondre à nos questions dans nos délais. Vous pouvez contacter la rédaction à ipj.surla2@gmail.com .
Comment la liste Europe Ecologie-Les Verts se démarque-t-elle des nombreuses listes qui se réclament de l’écologie à Paris ?
Par la constance et la cohérence. Nos idées se traduisent dans nos actes. Nous avons toujours défendu la justice sociale dès lors que nous nous trouvions en situation de responsabilité. Avec la liste d’Anne Hidalgo (PS), on partage un certain nombre de combats et on fait partie de la même majorité mais on a aussi des divergences. Par exemple, sur la politique d’urbanisme actuelle, qui est en contradiction avec l’écologie dont elle se revendique. On continue à bétonner, à densifier la ville et ce n’est pas la vision d’EELV.
Quels sont les principaux enjeux de la liste écologique dans le XIXe arrondissement ?
Les plus gros enjeux sont liés à la « santé environnementale » : l’accès à une alimentation saine et abordable, un accès égal aux soins… C’est un arrondissement jeune et populaire. Chacun doit avoir accès aux mêmes possibilités en termes d’alimentation ou d’éducation que dans les autres arrondissements.
Comment traduire cela concrètement ?
Sur le sujet de l’alimentation, cela se matérialiserait par la mise en place dans les écoles d’une alternative végétarienne quotidienne. Je pense qu’il y a une réelle demande des parents d’élève pour que les élèves puissent manger sainement. Dans le XIXe, environ un enfant sur quatre arrive à l’école le ventre vide. On souhaite pouvoir distribuer des petits-déjeuners bio et non-industriels dans les écoles prioritaires . Ce sont des initiatives qui ont déjà été testées à Paris, par le maire du IIe arrondissement, Jacques Boutault.
Vous dites vouloir allier l’écologie et le social. Comment peut-on concilier les deux ?
L’écologie est profondément liée à la justice sociale. On traite chacune des thématiques sous ces deux prismes. Les plus précaires sont les premiers concernés par la dégradation de l’environnement. Par exemple, pour la pollution de l’air : ce sont les familles les plus populaires, qui vivent à côté du périphérique qui sont le plus touchés.
Comment vous adressez vous aux jeunes, très présents dans cet arrondissement ?
On a à cœur de s’adresser aux jeunes, parce qu’ils nous ont porté lors des élections européennes, et qu’Europe Ecologie les Verts est un parti particulièrement jeune. À Paris, on veut notamment faciliter l’accès de ces jeunes au logement. Une autre chose qui nous tient à cœur c’est d’entendre leur voix : on souhaite doter le conseil parisien de la jeunesse de moyens pour permettre aux jeunes de participer aux prises de décision.
Il y a des enjeux sécuritaires importants, notamment liés au crack dans le XIXe arrondissement. Comment abordez-vous ces sujets ?
Ce n’est pas un tabou pour nous. On aborde la question du point de vue de la prévention, en plus de la répression. Dans le cas du crack, nous avons toujours défendu la prise en charge sociale et sanitaire de ces consommateurs. Il faut absolument sortir ces personnes de la rue. Cela passe par la création de salles de consommation pérennes et mobiles. En revanche, il ne faut pas qu’elles soient concentrées uniquement dans le XIXe, sinon on cristallise les tensions sur un point fixe.
Comment financer toutes ces nouvelles mesures ?
Il faut trouver un équilibre. On propose de faire des économies sur l’énergie par exemple. Grande Synthe a financé un minimum social garanti en réduisant l’éclairage public.
Le meilleur argument de campagne des écologistes c’est donc que ça fonctionne ailleurs ?
On a déjà les solutions face au défi écologique, il ne reste plus qu’à les appliquer. Il est urgent de faire une écologie juste et bienveillante.