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Politique

Gaston, le pompiste qui vient à vous

Née l’année dernière, l’entreprise Gaston fait le plein de ses clients en se rendant directement chez eux. Un service qui a trouvé ses adeptes.

 

Pour trouver les locaux de Gaston, il faut d’abord s’enfoncer sous terre. Car l’entreprise est bien cachée. Un garage du XVIe arrondissement de Paris lui sert de base, à mi-chemin entre Porte Dauphine et Victor Hugo. Dans un parking classique en apparence, se trouve un bureau. Le QG de Gaston est là. Son président-directeur général, Tanneguy de Drouas, dispose d’un siège social pas comme les autres. Il s’explique: « C’est en rapport avec mon ancien travail, je gérais des garages avant. » Celui-ci faisait partie du lot. Il s’y est donc installé quand il a lancé Gaston, en janvier 2018.

Son entreprise est née d’un regret: fermer les stations-service « les unes après les autres » dans les garages dont il avait la charge, en partie à cause des coûts de mise aux normes. Tanneguy de Drouas décide alors de créer un service d’approvisionnement en essence mobile. Le concept est simple: le client se rend sur l’application Gaston, se géolocalise, choisit un créneau horaire, puis paye. Le livreur n’a plus qu’à se déplacer à l’heure dite pour faire le plein, mais aussi pour vérifier la pression des pneus et laver le pare-brise.

 

Un plein d’essence et des services inclus

Pour Clémence du Tillet, ce service revêt un certain nombre d’avantages. « On n’a plus besoin de s’en soucier, souffle cette femme au foyer. En trois clics, c’est commandé. Ce n’est pas plus difficile que de commander un taxi, par exemple. » Le gain financier est lui aussi substantiel pour cette femme au foyer : « Par rapport à la station-service qui est près de chez moi, je gagne 10 euros sur un plein », sans compter les autres services inclus.

Ce service satisfait et fidélise les clients, qui s’en servent pour gagner du temps… et pour faire quelques économies. Après une première utilisation il y a deux mois, Clémence du Tillet va continuer à faire appel à Gaston.

Baisse des prix, plateforme en ligne, service adaptable… comme un air d’ubérisation. Tanneguy de Drouas s’en défend: « On n’ubérise pas ces services, car les gens qui travaillent pour l’entreprise sont des salariés. » Gaston emploie dix personnes dont trois pompistes. Ils se relaient toute la journée, de 7 heures à 22 heures pour approvisionner les clients. Et l’effectif est amené à augmenter : il devient difficile de répondre à toute la demande… La preuve que l’entreprise croît rapidement, alors que de moins en moins de Parisiens utilisent leur voiture pour se déplacer.

Dans le même temps, la raréfaction des voitures à Paris et l’établissement de normes de plus en plus strictes provoquent la fermeture d’un nombre croissant de stations-service. Ces dernières ne risquent-ils pas d’être supplantées par les pompistes mobiles ? « Non, répond Tanneguy de Drouas. Ces services sont complémentaires. » A voir, maintenant, qui tirera son épingle du jeu. Gaston n’est pas la seule société à investir ce nouveau marché. Des sociétés comme Pomp, TankYou et Refuel tentent également de séduire de nouveaux clients. La bataille du carburant est lancée.

 

Nicolas Chamontin

 

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